La forêt du Nonnebruch couvre une partie du ban communal d’une quinzaine de communes de la périphérie de Mulhouse. Sa pointe Sud occupe le ban communal de Lutterbach sur 281 hectares. Elle joue un rôle social et culturel de premier plan, l’accueil du public étant sa vocation première, avant la chasse ou l’exploitation forestière.
Origine du nom :
• Nonnen vient de l’ancien allemand « nunen » signifiant cochon castré car dans le temps on lâchait les cochons dans cette forêt afin de profiter de l’abondance des glands de chêne.
• Bruch signifie cuvette, dépression humide même si actuellement elle est en train de s’assécher.
• Et enfin au 13ème et 14ème siècle il y avait des nonnes au couvent de Schoenensteinbach, qui possédaient des hectares de forêt appelée à l’époque « Nunenbruch ».
Son écosystème est d’une exceptionnelle richesse ainsi qu’en témoignent les nombreuses espèces de batraciens (grenouille verte, rousse, agile, rainette, crapaud commun, calamite et le prestigieux crapaud vert qui atteint chez nous sa limite Ouest, triton palmé, salamandre…). Elle abrite une extraordinaire faune entomologique (80 espèces de papillons dont certains trouvent ici leur dernier refuge en Europe), les coléoptères rares et les nombreuses espèces d’insectes des milieux humides, malheureusement en régression du fait de l’évolution du climat. Les ornithologues ont aussi relevé une liste impressionnante de plus de 100 espèces d’oiseaux forestiers et des milieux aquatiques.
Quant à la flore elle est également d’un grand intérêt du fait de la diversité des biotopes. Parmi les espèces rares, il faut signaler l’unique station française de Viola Schultzii (Violette de Schultz) inconnue en Allemagne et en Suisse, la présence de l’Ornithogalum pyrenaicum (O. des Pyrénées), du Dianthus superbus (œillet superbe), rare en plaine, ainsi que de diverses espèces d’orchidées (O. Tacheté). D’autre part, c’est à la grande variété des espèces arbustives que cette forêt doit une partie importante de sa biodiversité.
Pour les essences forestières, le Nonnenburch est avant tout une chênaie, une chênaie-charmaie, accompagnée par le frêne, le merisier, le robinier…
Toute cette vie qui mérite d’être préservée est menacée par des projets routiers, des affaissements miniers, les poussières salines, l’expansion urbaine, les implantations industrielles, les gravières.
Mais grâce à l’action efficace, et à la ténacité des associations de préservation de la nature, et à toutes les personnes motivées par l’environnement, notamment dans les conseils municipaux, l’essentiel a pu être préservé à ce jour.
C’est pourquoi elle a été classée en forêt de protection (et non en forêt de production), comme c’est le cas de la forêt communale de Lutterbach avec ses 281 hectares.
En accord avec l'Office National des Forêts la commune préconise un plan de gestion basé sur les méthodes d’intervention les plus douces : par exemple la régénération naturelle, avec des coupes limitées au strict nécessaire.
En effet, la forêt communale, comme les autres est très fréquentée par les promeneurs, les sportifs, les cyclistes, les vététistes, les chasseurs, les pêcheurs…
Il convient, dans l’intérêt de tous, de respecter un certain nombre de règles :
- tenir les chiens en laisse comme le prévoit un arrêté municipal (sous peine de verbalisation),
- obligation comme le prévoit le code forestier, de circuler uniquement sur les chemins, (ce qui en plus évitera d’attraper des tiques).
- ne pas circuler de nuit avec des lampes frontales ou des torches, car cela perturbe notre gibier (chevreuils, sangliers) qui n’a plus la quiétude nécessaire et est dérangé de jour comme de nuit.
Pour plus de renseignements consultez le bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse « La forêt en Alsace » n° 765.1976